L’opération de l’hypermétropie
L’hypermétropie est une anomalie courante de la vision qui cause des difficultés pour voir de près. La plupart des personnes hypermétropes portent des verres correcteurs mais la chirurgie réfractive est envisagée par un nombre croissant d’entre eux.
Cette chirurgie (laser ou pose d’implants intra oculaires) offre une solution efficace et durable pour traiter l’hypermétropie, avec des modalités qui permettent une récupération rapide, avec peu d’effets secondaires.
Qu’est-ce que l’hypermétropie ?
La réfraction oculaire est le processus par lequel l’œil dévie les rayons lumineux pour les focaliser sur la rétine, ce qui permet de former une image nette.
Lorsque la lumière entre dans l’œil, elle passe à travers la cornée, surface courbée qui dévie les rayons lumineux en les faisant converger vers le cristallin. Le cristallin, quant à lui, ajuste la mise au point en changeant de forme grâce à l’accommodation. Il permet ainsi de focaliser les objets à différentes distances sur la rétine.
Pour qu’une image soit claire, les rayons lumineux doivent se focaliser précisément sur la rétine. Dans l’hypermétropie, la lumière se focalise derrière la rétine, rendant la vision floue pour les objets proches.
Les causes de l’hypermétropie
Ce trouble réfractif peut avoir deux causes :
- Un œil trop court.
- Une cornée insuffisamment courbée.
Dans tous les cas, la focalisation des rayons lumineux se fait derrière la rétine plutôt que directement sur elle, comme à l’état normal.
L’hypermétropie est souvent héréditaire et peut être présente dès la naissance. Avec l’âge, l’hypermétropie peut s’aggraver avec l’apparition de la presbytie, caractérisée par la perte de flexibilité du cristallin.
Les symptômes de l’hypermétropie
L’hypermétropie peut se manifester par :
- Une vision floue de près, nécessitant de tenir les objets à une certaine distance pour les voir clairement.
- Une fatigue oculaire après des activités prolongées nécessitant une vision de près, comme la lecture.
- Des maux de tête fréquents, souvent après des périodes de concentration intense.
Une difficulté à voir de près, parfois même à moyenne distance.
Pourquoi opérer l’hypermétropie ?
L’hypermétropie peut être corrigée par divers moyens, selon la gravité du problème et les préférences du patient. Les options de traitement incluent le port de lunettes, de lentilles de contact et la chirurgie réfractive.
Cette dernière est souvent proposée aux patients qui ne veulent plus être dépendants du port de lunettes pour des raisons esthétiques ou pratiques (notamment pour pratiquer certains sports ou dans le cadre de certaines activités professionnelles).
La chirurgie permet d’obtenir un résultat beaucoup plus durable.
À quel âge se faire opérer de l’hypermétropie ?
L’âge idéal pour une opération de l’hypermétropie dépend de plusieurs facteurs, notamment la stabilité de la vision.
En règle générale, les patients ne sont pas opérés avant 18 ou 20 ans, la vision pouvant encore évoluer. Surtout, il faut attendre que la vision se soit stabilisée depuis au moins deux ans.
Après 40 ans, la situation doit être évaluée avec précision car à cet âge, les premiers signes de presbytie apparaissent, aggravant les difficultés à voir de près. Il faut donc en tenir compte dans la décision d’opérer et dans les modalités chirurgicales.
Les meilleurs candidats à la chirurgie sont les patients avec une hypermétropie modérée à sévère et une gêne visuelle significative.
Les adultes présentant des pathologies oculaires spécifiques ou des cornées trop fines peuvent également ne pas être de bons candidats pour cette intervention.
Quelles sont les contre-indications à une opération de l’hypermétropie ?
Certaines situations peuvent rendre l’opération de l’hypermétropie inappropriée ou risquée :
- Une cornée trop fine ou irrégulière (comme dans le kératocône).
- Certaines maladies oculaires (glaucome, cataracte, infection, etc.).
- Certaines maladies comme le diabète non contrôlé ou des maladies auto-immunes peuvent affecter la cicatrisation et augmenter les risques de complications.
La grossesse et l’allaitement constituent des contre-indications relatives en raison des fluctuations hormonales qui peuvent altérer temporairement la vision, rendant la chirurgie inappropriée pendant cette période.
Focus sur le traitement de l’hypermétropie au laser
Le Lasik
Le Lasik (Laser-Assisted In Situ Keratomileusis) est une technique de chirurgie réfractive largement utilisée pour corriger l’hypermétropie. Il consiste à remodeler la cornée pour améliorer la mise au point des images.
L’intervention débute par la création sur l’épithélium (surface de la cornée) d’un fin volet cornéen à l’aide d’un microkératome ou d’un laser Femtoseconde, très rapide et très précis. Ce volet est ensuite soulevé pour permettre l’accès à la partie sous-jacente de la cornée, le stroma.
Un laser Excimer est alors utilisé pour ablater de manière précise et contrôlée le tissu cornéen. Pour traiter l’’hypermétropie, le laser modifie la forme de la cornée en la rendant plus courbée, ce qui permet de mieux focaliser la lumière sur la rétine.
L’un des principaux avantages du Lasik est son caractère rapide et indolore. L’intervention dure généralement moins de 30 minutes pour les deux yeux, et les patients ressentent peu ou pas de douleur pendant et après la procédure. De plus, la récupération est rapide, avec une amélioration significative de la vision souvent dès le lendemain de l’opération.
Les complications sont rares : sécheresse oculaire, halos, sous-correction ou sur correction nécessitant une retouche, déplacements du volet ou formation de plis, invasion épithéliale.
La PRK (Photokératectomie réfractive)
Contrairement au Lasik, qui implique la création d’un volet cornéen, la PKR traite directement la surface de la cornée.
L’intervention commence par le pelage de l’épithélium, la fine couche superficielle et protectrice de la cornée, à l’aide d’une solution alcoolisée ou d’une brosse mécanique. Parfois, le laser Excimer est utilisé pour cette étape, on parle alors de Trans-PKR.
Une fois l’épithélium pelé, le laser Excimer est utilisé pour remodeler la courbure de la cornée, la rendant plus bombée dans le cas de l’hypermétropie. Cette modification permet de mieux focaliser la lumière sur la rétine et d’améliorer ainsi la vision de près.
L’un des avantages majeurs de la PKR est l’absence de création d’un volet cornéen, ce qui élimine les risques liés à cette étape. Cela en fait une option plus sûre pour les patients ayant une cornée fine ou présentant des antécédents de sécheresse oculaire. De plus, la PKR est particulièrement adaptée pour les personnes pratiquant des sports de contact, où les traumatismes oculaires pourraient endommager un volet cornéen créé par Lasik.
La PKR implique une période de récupération plus longue que le Lasik, car l’épithélium met quelques jours à se régénérer. La vision s’améliore progressivement au cours des semaines suivantes.
Focus sur le traitement de l’hypermétropie par pose d’implants intra oculaires
La pose d’implants intraoculaires est une technique de plus en plus utilisée pour corriger l’hypermétropie, particulièrement chez les patients pour qui d’autres méthodes, comme le Lasik ou la PKR, ne sont pas adaptées. C’est une intervention relativement rapide, réalisée sous anesthésie locale, avec une récupération elle aussi très rapide. Chaque œil est opéré séparément, à au minimum une semaine d’intervalle
Les implants offrent une solution durable en remplaçant ou en complétant le cristallin naturel de l’œil.
Il existe principalement deux types d’implants intraoculaires pour traiter l’hypermétropie : les implants phaques et les implants réfractifs.
Les implants phaques
Ces lentilles sont insérées dans l’œil sans enlever le cristallin naturel. Elles sont placées soit devant, soit derrière l’iris, selon le type d’implant.
Les implants phakes sont souvent recommandés pour les patients jeunes, ayant une cornée trop fine pour d’autres chirurgies réfractives, ou présentant une hypermétropie élevée. L’avantage principal est qu’ils préservent le cristallin naturel, maintenant ainsi l’accommodation de l’œil.
La chirurgie de pose d’un implant phake pour traiter l’hypermétropie est une procédure minutieuse qui se déroule en plusieurs étapes :
- Des gouttes anesthésiques sont instillées dans l’œil pour engourdir la zone. Dans certains cas, un sédatif léger peut être administré pour détendre le patient, mais il reste éveillé pendant toute la durée de la procédure.
- Le chirurgien réalise une petite incision dans la cornée, généralement de 2 à 3 millimètres de longueur. Cette incision est suffisamment grande pour permettre l’insertion de l’implant phaque, mais assez petite pour se refermer d’elle-même sans nécessiter de sutures.
- L’implant phaque, qui est une lentille artificielle, est plié pour faciliter son insertion par pistolet injecteur à travers l’incision. Une fois dans l’œil, l’implant est déployé et positionné soit devant l’iris, soit entre l’iris et le cristallin naturel, selon le type d’implant utilisé.
- Le chirurgien ajuste l’implant pour s’assurer qu’il est correctement positionné. Une fois l’implant en place, la pression intraoculaire est vérifiée pour s’assurer qu’elle est normale.
- L’incision étant très petite, elle se referme généralement sans nécessiter de points de suture. Des gouttes antibiotiques et anti-inflammatoires sont appliquées pour prévenir l’infection et réduire l’inflammation.
La récupération est généralement rapide, bien que certains patients puissent ressentir une légère gêne ou une vision floue dans les premiers jours. La vision s’améliore progressivement, et la plupart des patients constatent une nette amélioration de leur vision de près une fois la guérison complète.
Les implants réfractifs
La chirurgie de pose d’un implant réfractif pour remplacer le cristallin est une technique utilisée pour traiter l’hypermétropie, en particulier chez les patients plus âgés ou présentant une presbytie.
- Le jour de l’opération, une anesthésie locale est administrée sous forme de gouttes anesthésiques pour engourdir l’œil. Parfois, un léger sédatif est donné pour aider le patient à se détendre.
- Le chirurgien réalise une petite incision dans la cornée.
- Une fois l’incision réalisée, une sonde ultrasonique (phacoémulsificateur) est insérée dans l’œil pour fragmenter et aspirer le cristallin naturel, tout en laissant le sac cristallinien en place puisqu’il servira de support à l’implant.
- L’implant réfractif est injecté plié à travers la petite incision. Une fois à l’intérieur de l’œil, l’implant se déploie et est positionné avec précision à l’intérieur de la capsule qui contenait le cristallin naturel. Cet implant corrigera l’hypermétropie en modifiant la façon dont la lumière est focalisée sur la rétine.
- Le chirurgien ajuste et vérifie que l’implant est bien positionné. Là encore, l’incision étant très petite, elle se referme naturellement et ne nécessite généralement pas de points de suture. Des gouttes antibiotiques et anti-inflammatoires sont appliquées.
Quel que soit le type d’implant, la récupération visuelle est rapide, avec une amélioration notable de la vision dès les premiers jours. Toutefois, la vision peut continuer à s’améliorer au cours des semaines suivantes. Le patient devra utiliser des gouttes oculaires prescrites pour favoriser la guérison et prévenir l’infection.
La pose d’implants intraoculaires pour traiter l’hypermétropie est généralement une intervention sûre, mais comme toute procédure chirurgicale, elle comporte certains risques de complications : infection (endophtalmie), inflammation de l’œil (uvéite), opacification capsulaire postérieure, déplacement ou désalignement de l’implant, augmentation de la pression intraoculaire, décollement de la rétine, glissement de l’implant phaque.
Mais ces complications sont extrêmement rares. C’est précisément pour les éviter au maximum qu’il est important de se confier à un chirurgien expérimenté qui saura parfaitement poser l’indication, en toute sécurité pour le patient.
Quels résultats après une opération de l’hypermétropie ?
Les résultats de l’opération de l’hypermétropie sont généralement très satisfaisants, quelle que soit la technique utilisée (laser ou pose d’implants intra oculaires). La majorité des patients constate une amélioration significative de la vision de près et de loin après l’opération.
Ces résultats sont généralement durables, surtout si la vision était stable avant l’intervention. Cependant, des ajustements mineurs peuvent être nécessaires avec l’âge, en particulier en raison du développement de la presbytie.
L’opération de l’hypermétropie est-elle remboursée ?
Le coût de l’opération de l’hypermétropie varie en fonction de plusieurs facteurs, notamment la technique utilisée, l’expérience du chirurgien, et la localisation géographique.
L’opération de l’hypermétropie n’est pas remboursée par la sécurité sociale, car elle est considérée comme une chirurgie de confort ou esthétique, et non comme une nécessité médicale. En effet, elle peut être traitée par le port de lunettes ou de lentilles.
Les frais liés à l’opération restent donc à la charge du patient, qui ne peut par ailleurs pas bénéficier d’un arrêt de travail.
Cependant, certaines assurances santé ou mutuelles peuvent prendre en charge une partie des frais selon le contrat souscrit. Les montants et les conditions varient d’une mutuelle à l’autre et d’un contrat à l’autre, il est donc indispensable de vérifier les détails ou de contacter directement sa mutuelle avant l’opération.
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