L’opération au laser des yeux, notamment les techniques de chirurgie réfractive comme le LASIK et la PKR, est aujourd’hui couramment pratiquée pour corriger la myopie, l’hypermétropie et l’astigmatisme. Les chirurgiens ophtalmologistes réalisent ce type d’intervention à la surface ou dans les couches superficielles de la cornée, à l’aide d’un laser excimer ou femtoseconde. Mais qu’en est-il de l’anesthésie ? En réalité, l’anesthésie générale est très rarement indiquée dans ce type de chirurgie. L’anesthésie locale topique est la norme, voici pourquoi.
Un collyre anesthésiant pour l’opération laser
Dans la grande majorité des cas, l’anesthésie réalisée pour une opération laser des yeux consiste en l’instillation de collyres anesthésiants, à base d’oxybuprocaïne ou de tétracaïne.
Ces agents provoquent une insensibilisation rapide et efficace de la cornée, sans injection ni altération de la conscience. Cette anesthésie locale est suffisante pour prévenir toute douleur pendant la procédure, qui dure environ 10 à 15 minutes pour les deux yeux. Elle permet aussi au patient de rester éveillé, ce qui est essentiel pour la précision du traitement, car il doit fixer un point lumineux durant l’application du laser.
Pourquoi l’anesthésie générale n’est-elle pas recommandée pour l’opération des yeux ?
L’anesthésie générale expose à des risques systémiques, même minimes, qui ne se justifient pas dans le cadre d’une chirurgie oculaire superficielle, brève et indolore. En effet, elle impliquerait entre autres une préparation plus lourde, un jeûne préopératoire, un monitorage cardiorespiratoire, une surveillance postopératoire prolongée, etc.
Sans oublier que l’anesthésie locale facilite la pratique en ambulatoire, avec un temps de récupération très court et le retour à son quotidien après l’intervention. À l’inverse, l’anesthésie générale alourdit le protocole opératoire, rallonge la durée de séjour et augmente significativement les coûts, tant pour la structure que pour le patient, sachant par ailleurs que ces interventions sont majoritairement non remboursées.
Situations cliniques exceptionnelles justifiant une anesthésie générale
Bien que très rares, certains cas particuliers peuvent imposer une anesthésie générale pour une opération des yeux. Il peut s’agir :
- D’enfants ou adolescents ne pouvant rester immobiles ou coopératifs
- De patients souffrant de troubles psychiatriques majeurs ou d’un handicap mental
- De phobies extrêmes ou de réactions réflexes incontrôlables (blépharospasme, mouvement de retrait)
Dans ces situations, l’indication doit être discutée de manière collégiale et fondée sur une évaluation des risques et bénéfices pour le patient.
L’importance de la consultation préopératoire pour apaiser les craintes
Une grande partie des craintes exprimées par les patients provient d’une méconnaissance de la procédure. Pour dissiper les doutes, la consultation préopératoire permet au chirurgien d’expliquer à son patient le déroulement de l’intervention, de le rassurer sur l’absence de douleur et de corriger les idées reçues.
S’ajoute à cela, parfois, une vidéo explicative ou une simulation pour aider à lever les appréhensions.
Conclusion
S’agissant de l’opération laser des yeux, l’anesthésie locale par collyre est sûre. L’anesthésie générale ne trouve dès lors sa place que dans des cas cliniques très spécifiques et doit rester exceptionnelle. L’important est de pouvoir en parler en amont à son chirurgien ophtalmologiste qui rassure ainsi les patients sur l’absence de douleur.
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