Outre le traitement de la presbytie, le but de la chirurgie réfractive est de soigner les amétropies (astigmatisme, hypermétropie, myopie). Leurs causes sont variées et elles ne sont stabilisées qu’une fois la croissance de l’œil achevée. Or, opérer une amétropie non stabilisée ne fait pas sens, et c’est ce principe qui fixe l’âge minimum auquel un patient peut être traité.
Les amétropies et la croissance oculaire
La myopie et la presbytie sont dues à une mauvaise adéquation entre la longueur de l’œil et son pouvoir de réfraction, assuré par la cornée et le cristallin. Pour sa part, l’astigmatisme trouve généralement son origine en une cornée de forme ovoïde et non pas sphérique.
Quoi qu’il en soit, ces différents paramètres (pouvoir réfractif, lié à la courbure de la cornée et du cristallin, et longueur oculaire) varient avec l’âge. En effet, tout comme le reste de l’organisme, l’œil grandit et change de forme de la naissance à l’âge adulte. En moyenne, la longueur de l’œil chez le nouveau-né est de 17 millimètres, contre 24 chez l’adulte.
Ainsi, les amétropies, leur nature et leur puissance, varient forcément au cours du développement. Par exemple, il est classique que les enfants soient légèrement hypermétropes : leur œil est encore trop court et les rayons lumineux se rejoignent en arrière du plan rétinien. Pour compenser et assurer une vision proche de bonne qualité, ils accommodent donc de manière réflexe puis, au fil du temps, l’œil s’allonge et généralement l’hypermétropie s’atténue ou disparaît.
Quel âge pour une opération des yeux ?
Le principe de base de la chirurgie réfractive est de modifier le pouvoir réfractif de l’œil, soit en modifiant la forme de la cornée, soit en mettant en place un implant, devant ou en remplacement du cristallin. Or, les informations figurées plus haut au sujet de la croissance oculaire montrent que la réfraction de l’enfant varie au fil du temps.
Autrement dit : opérer un enfant d’une amétropie serait un non-sens, puisque le résultat obtenu via une chirurgie ne serait plus adapté quelques mois ou quelques années plus tard. Chez les sujets jeunes, pour prendre en charge la myopie, l’hypermétropie ou l’astigmatisme, c’est donc le port de verres correcteurs qui s’impose. Il est d’ailleurs essentiel, pour prévenir l’apparition de troubles graves issus d’une amétropie non prise en charge : torticolis d’origine oculaire, strabisme, amblyopie ou nystagmus par exemple.
Ça n’est que plus tard qu’une intervention est envisageable. En théorie, l’œil atteint sa taille définitive vers le milieu de l’adolescence. Pratiquement, la règle communément admise et que, par précaution, les sujets de moins de 22 ans ne sont pas traités chirurgicalement. Et, passé cet âge-là, un patient n’est généralement traité par chirurgie réfractive que si son amétropie est stable, c’est-à-dire qu’il n’a pas eu à changer de verres correcteurs au cours des 2 dernières années.
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